Le cobaye


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Espoir pour Alexander Spacel

 

Quelque temps plus tôt, je m’entretenais avec le médecin qui tentait de soigner mon père depuis plus de six mois. Au tout début, il était parvenu à stabiliser son état, mais depuis quelques mois, des complications étaient apparues. En deux semaines, son état s’était dégradé chaque jour un peu plus. Personne ne parvenait à comprendre, ce qui était à l’origine de l’affection neuromusculaire qui faisait décliner mon père.

Je regagnai sa chambre, au premier étage de notre maison du Maine. Il était étendu sur un lit médicalisé. Sa respiration était encore plus erratique aujourd’hui, qu’hier. Je demandai à l’infirmière qui était en permanence à son chevet de bien vouloir nous laisser.

Quand il entendit le son de ma voix, il tourna péniblement sa tête vers moi et me sourit.

– Il faut que tu gardes confiance, papa. J’ai mis au point une solution pour toi, je l’ai appelé, Espoir.
– Je n’en ai plus, Aria, répondit-il d’une voix faible. Mais toi tu vas bien, et c’est tout ce qui compte à mes yeux. J’ai pris les dispositions nécessaires… Il reprit son souffle. Mes affaires sont en ordre, à ta majorité, le groupe Spacel t’appartiendra, Aria. Il parut réfléchir quelques secondes. J’espère que je ne te lègue pas un trop lourd fardeau, ma fille.

Nous discutâmes encore quelques minutes, avant qu’il n’ait plus la force de me parler. Je l’embrassai et sortis de la pièce.

Je demandai à Vince de me conduire aux laboratoires de Boston. En chemin, je réfléchis à tout ce qu’il me restait à faire, pour que l’essai que je ne tarderai plus à tenter soit concluant.

Quelques jours plutôt, j’avais affecté quelques-uns de mes motoneurones avec une séquence de macromolécules spécialement mise au point, pour simuler la maladie de mon père, suite à une méticuleuse étude de son affection.

Tout cela était expérimental. Mon père ne se doutait pas de ce que j’avais entrepris de faire pour l’aider. Je ne souhaitais pas qu’il s’inquiète, j’étais même certaine qu’il n’aurait pas voulu me voir prendre ce risque.

Vince m’accompagna jusqu’à l’entrée de mon laboratoire.

Une nouvelle fois, je croisais les regards des gens qui travaillaient ici. Ils n’osaient rien me dire, j’étais la fille de celui qui possédait toute ces installations, mais je notais bien dans leurs regards, l’étonnement de voir une si jeune personne conduire des recherches dans ces laboratoires.

Je n’avais pas parlé de mes recherches, et encore moins de cette intension de tester sur moi, le composé prometteur que je croyais avoir mis au point.

Je me dirigeai vers l’armoire réfrigérée. Je contemplai un instant le petit flacon de liquide vert qui reposait sur une étagère. Sur l’étiquette de la fiole j’avais écrit « Espoir ».

De nouveau, je relus mes notes, essayant de trouver une quelconque erreur dans la formulation de la cure que je comptais m’injecter.

Une fois encore, tout me sembla parfait. Je décidai que demain serait le jour où je testerais « Espoir » sur moi.

Je quittai le laboratoire, confiante.

– Mademoiselle Spacel ?

Je me retournai. Le responsable de la sécurité s’avançait vers moi.

– Oui, Nathan !
– Je voulais vous informer qu’une intervention technique aurait lieu cette nuit, sur nos installations électriques. J’ai demandé à ce que votre armoire froide soit branchée sur le générateur de secours.
– Merci, Nathan. Je reviens demain matin.
– Entendu, Mademoiselle Spacel. Je vous souhaite une bonne journée.

Je regagnai notre maison familiale du Maine.

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